Je vole le vélo que je love

19 septembre 2014

Je vole le vélo que je love

bike_theftDans la capitale de l’état du Saxe-Anhalt, située sur les rives de l’Elbe, le relief plat est particulièrement propice à la pratique de la bicyclette. Que se soit pour les loisirs, le travail, le sport ou le transport, le vélo est une solution à la fois économique et écologique. Ce qui arrange entre autres les chômeurs, de plus en plus nombreux ici, et les défenseurs de l’environnement. En tout cas, les pistes cyclables mènent partout, aussi bien au ministère qu’à la mosquée. Ne parlons pas des écoles, des hôpitaux et des centres commerciaux, où trouver une place libre au parking à vélo relève le plus souvent de la gageure. S’il n’est pas souvent évident de trouver où se garer, il est encore plus difficile de retrouver son vélo à son retour car, contrairement à la baisse de l’activité et de l’emploi avec les licenciements effrénés, la fermeture en série des filiales commerciales et même des facultés dans les universités, la seule activité qui ne connait pas de rétropédalage à Magdeburg est celle du vol de vélo. C’est donc sans surprise qu’à l’issue de la course d’enquête publiées par geld.de l’an dernier, Magdeburg a augmenté les vols de 15,9%, détrônant la ville de Münster et caracolant en tête de liste avec un taux de jusqu’à 185% au dessus de la moyenne. Jusqu’à 10,75 vélos sont volés tous les jours, pour une population de 230 000 habitants.

Face à ce record, la question qui taraude tous les esprits indignés est celle de savoir : qui vole les vélos à Magdeburg? Pour répondre à cette question il est important de savoir ce qu’est, ou alors, ce qu’était Magdeburg. Autrefois, cette ville était située en l’Allemagne de l’Est et les traits de cette époque y sont encore visibles. Bien que l’hostilité d’antan soit aujourd’hui un peu mitigée, les étrangers ne représentent pas plus de 2% de la population. Le Saxe-Anhalt compte le pourcentage d’étrangers le plus bas sur les 16 états fédéraux de l’Allemagne. C’est en tout cas ce que nous apprend le quotidien régional Mitteldeutsche Zeitung dans son édition du 6 avril. Ce détail valait la peine d’être donné car dans beaucoup de quartiers, ici, « indigène » rime avec « indigent ».

Lorsqu’on apprend qui commet ces délits, on veut ensuite savoir comment réagissent les victimes ainsi que les pouvoirs publiques. Les premiers réagissent à la disparition de leur bicyclette en continuant leur balade à pied. Les adeptes de la loi du Talion, quant à eux, se vengent et piquent le prochain « biclo » que leurs yeux rencontrent. En ce qui concerne la police et la justice, il faut d’abord qu’elles soient au courant, c’est-à-dire qu’une plainte leur parvienne. Ensuite il faut encore apporter des éléments probants, comparaître et la suite connait souvent des rebondissements inespérés. De toutes les façons, l’article 248b du Code pénal est clair: toute personne prise en flagrant délit d’utilisation d’un vélo qui ne lui appartient pas, sans le consentement du légitime propriétaire, est passible d’une amende ou d’un emprisonnement d’une durée maximale de 3 ans. L’alinéa numéro 2 précise que même la tentative de vol est passible d’une peine. Seulement, à peine 10% des victimes portent plainte, ce qui pour certains est inutile car ils ont souscrit à une assurance vol et, du coup, c’est l’assureur qui paie les pots cassés.

Questions

1. Puisque « qui vole un oeuf volera un boeuf », que feront demain les voleurs de vélo d’aujourd’hui ?

2. Une page Facebook a a été créée pour annoncer les vols. Les blogueurs et les réseaux sociaux peuvent-ils juguler ce fléau de vol de vélo?

Partagez

Commentaires

Anonymous
Répondre