eguimatsia

LA VÉRITÉ MENT

family_screen_addiction
Cyberaddiction en famille. Crédit Photo: screensaddiction.com

La cyberaddiction et le réseautage social ne seraient pas sans conséquences car ses adeptes souffrent des IAD (Internet Addiction Disorders, en anglais) troubles de dépendance à Internet. Les IAD sont caractérisés par un trouble psycho-physiologique impliquant l’accoutumance qui prépare le terrain aux symptômes de solitude; des troubles affectifs; et l’insatiable besoin de se mettre en valeur. C’est dans un canular satirique que le psychanalyste new-yorkais Dr. Ivan Goldberg invente le concept de IAD en 1995, c’est-à-dire 2 ans après la fameuse caricature « On the Internet, nobody knows you’re a dog » de Peter Steiner. Par la suite, des chercheurs prirent cette farce de Goldberg au sérieux et ce qui jadis était parodique est aujourd’hui diagnostique au point où l’association américaine de psychiatrie nous informe dans son rapport de recherche de mai 2014 que le taux de prévalence de la sur-utilisation d’internet est de 26,3% chez les adolescents américains. Dans son Manuel de diagnostique et statistique des troubles mentaux, plus communément appelé DSM, l’association de psychiatrie met les accrocs d’internet en garde car l’addiction à Internet serait en passe de devenir une pathologie mentale internationalement reconnue par les psychiatres. Des études plus approfondies devraient permettre de faire le clair sur cette possible entrée dans le DSM

Pendant que la plèbe souffre et expérimente de nouvelles pathologies, des entreprises du web 2.0 ont le vent en poupe. Pour une entrée spectaculaire en bourse, Facebook a eu besoin des millions d’utilisateurs solitaires. Aucune entreprise du web 2.0 ne souhaite votre bonheur car les gens heureux ne sont pas sur internet par exemple: un politicien compétent  n’a pas besoin de Twitter pour paraitre convainquant et gagner des voix aux élections, un individu heureux dans son couple n’a pas besoin des sites ou des App de rencontres, un employé heureux n’a rien à faire sur Xing, LinkedIn ou de leurs plate-forme-soeurs qui vivent de la langueur des chômeurs et des des travailleurs frustrés. Les gens heureux ne recherchent pas l’affection à distance via Whatsapp, Facebook et toute les autres App sur lesquelles on fait des causeries essentiellement illusoires où le « faire croire“ est un véritable championnat, c’est la vérité qui ment.

„Le paradis c’est où je suis“ disait Voltaire mais au regard des comportements actuels on a l’impression que le paradis c’est où les autres sont. Comment expliquer que dans cette famille personne ne fait confiance à personne, personne n’est heureux avec personne, chacun préfère son univers virtuel au détriment de ses proches? Un retour quelques siècles en arrière nous ramène dans le scénario de la caverne de Platon, une allégorie dans laquelle le philosophe avait imaginé des gens enchaînés dans une caverne, contemplant les ombres des objets fabriqués sur les murs de leur cachot. Le troisième millénaire a avec le web 2.0 re-inventé la caverne de Platon et elle se nomme maintenant  Whatsapp, Facebook, Instagram, Xing, … etc. Sur notre écran tactile, nous pouvons contempler les images des soit disants amis: ça ressemble à la réalité, ça a la couleur de la réalité, mais ce n’est pas la réalité. La cerise sur le gâteau c’est lorsque photoshop & Co. s’y mêlent. Les profils sont iconophiles et on parait plus jeune sur les photos publiées cette année que sur celles publiées l’année passée. Les sobriquets fantaisistes et les phrases d’accueil propagandistes annoncent la couleur de l’ampleur du leurre; les murs sont dignes de la fable du phénix, chacun semble être meilleur, tout le monde regarde ailleurs, la frustration se propage et les IAD font rage.

Ceux qui ont regardé la série „The X-files: aux frontières du réel » se souviennent peut être du générique qui se terminait toujours par la phrase „The truth is out there“  (la vérité est ailleurs, dixit Heidegger, Platon) alors la vraie vérité, celle qui ne ment pas ou qui ment moins, est celle qui réside dans l’intellect, dans les idées et non dans les images truquées ou encore des expressions populistes du réseautage social. Puisque la vérité du monde réel tranche avec les apparences du monde virtuel,  un moyen de renouer avec l’amour de soi-même et celui des proches, de vivre la chaleur familiale dans sa plénitude et d’éviter les IAD est de sortir de la caverne des produits gratuits du web 2.0, d’ombres imagées de femmes et d’hommes parfaitement photographiés, du luxe qu’ils font miroiter à vos yeux et qui en vérité ne leur appartient même pas, des couples sans problèmes, des régimes amincissants miraculeux et des crèmes anti-rides révolutionnaires qui fixent et imposent les critères de beauté sans demander votre avis. 

Questions

1. Pourquoi, quand et avec quelle fréquence publiez-vous lesquelles de vos photos sur internet?

2. Faites ce test de cyberaddiction et prenez les mesures qui s’imposent

E. Guimatsia

Magdeburg 20.06.2015


OBESERVATIONS

Le 8 mars dernier était comme c’est le cas ici depuis 1914, la journée internationale des droits des femmes. La célébration de cette journée ici est très impopulaire car les commerces ne proposent presque rien et les media n’en parlent presque pas, ce qui est d’ailleurs très surprenant car les industriels allemands, qui offrent systématiquement des biens et des services de consommation à des pareilles circonstances ont profondément changer le visage des journées telles que la saint Silvestre, la Saint Valentin ou encore l’Halloween. C’est aujourd’hui de véritables industries avec à chaque fois des gadgets en veux-tu en voilà, des offres à n’en plus finir dans l’hôtellerie, les voyages ou encore le show-biz pour ne citer que ceux-là. La journée internationale des droits des femmes quant à elle perd de plus en plus en pertinence et se range discrètement dans la désuétude surtout que les femmes se plaignent de moins en moins dans un pays dirigé depuis une décennie par une femme et dont le parlement est à 36,5% féminin. Du coup, cette journée vielle de plus d’un siècle n’est donc pour beaucoup qu’un simple symbole mieux pour l’histoire que pour l’industrie. De toute les façons cette année ça tombait un dimanche, il faisait beau et il fallait en profiter.

Ce dimanche-là, j’ai compris une fois de plus que les choses changent et si les réalités des femmes ont tant changé en seulement 100 ans, qu’en est-il de celles du monde en général depuis des millions d’années? Il y a surement eu beaucoup de changements qu’un texte millénaire immuable et dogmatique ne peut expliquer de manière raisonnable. De peur que l’ennui ne prenne le dessus sur le désennui, j’ai préféré la nature au détriment des salles obscures. En effet, c’est dans le parc zoologique de Magdeburg que j’ai passé cette journée. Pas moins de 6 heures d’horloge à découvrir mes congénères terriens, à les voir se déplacer, se nourrir et chacun dans un décor singulier bien délimité qui lui rassure et lui garantie un épanouissement maximal.  Dès l’entrée du Parc, le visiteur est accueilli dans le berceau de l’humanité c’est-à-dire avec un terrier d’Afrique dans lequel vit une population des Suricates venue de là-bas. Puisqu’il faisait beau comme en Afrique, toute la famille de Suricates était dehors. Prochain terrier, prochain continent, on va dans un écosystème de l’Empire du milieu à la découverte des rongeurs de la Chine profonde: Les tamiops. Des senteurs des ces rongeurs au boucan des toucans, en passant par les fauves, les pachydermes, les reptiles et même les animaux aquatiques, on a fait le tour du monde sur 16 Hektar.

En observant cette diversité, j’ai remarqué quelque chose d’à la fois banal et surprenant. Banal parce que peu importe l’endroit où l’on rencontre un python, on s’attend à le voir ramper et il rampe. L’apprivoisement ne change rien sur la reptation. Et incroyable parce que chez les animaux, chacun voit midi à sa porte. Ce que beaucoup d’Hommes ne font plus. Un éléphant ne peut quitter sa forêt africaine et s’épanouir en Allemagne si et seulement s’il amène avec lui l’essentiel de son biotope africain et maintien son comportement alimentaire. Si le changement est radical il ne se retrouve plus et meurt ou devient maigre, triste, maladif, bref pas bon pour un parc. Fassbinder disait « Ce qu’on est incapable de changer, il faut au moins le décrire. » et c’est pourquoi je décris la gaité et l’activité des animaux qui tranchent malheureusement avec le cafard dans lequel certains immigrés (sur)vivent ici.

Si l’Homme est un animal doué de raison pourquoi tandis que les autres animaux appliquent les lois cosmiques, qui régissent la vie équilibrée, certains ont toujours tendance à les oublier au dépens de leur épanouissement? Il n’y a que l’Homme qui force la rupture entre sa nature et sa culture et pourtant l’univers a ses lois et quiconque s’y oppose s’expose à la psychose. Lorsque l’on voit un Arabe, on s’attend à ce qu’il soit musulman et dès que l’on a vu une Bantou, on devrait avoir en face de nous des cheveux crépus. Est-ce toujours le cas? Ceux qui tordent le cou à leur culture ignorent que les lois cosmiques sont des lois d’harmonie universelle. Elles rassemblent en symbiose tous les éléments pour nous permettre de nous débarrasser de nos peurs et de nos doutes car tout être vivant doit se sentir bien dans la nature aussi longtemps qu’il ne torpille pas sa nature. C’est cette authenticité qui ouvre les portes à une spiritualité épanouie, à une grande sérénité et à une acceptation de notre place dans l’univers. Les oiseaux qui animent musicalement le parc le font aussi bien que leurs frères restés dans leur région d’origine parce qu’ils sont restés eux-mêmes dans leur alimentation et dans leur mode de vie naturel. Dans le champs spirituel c’est la débandade totale, certains immigrés qui sont venus pour la plupart d’eux-mêmes (et non encagés comme ces animaux) se livrent à des pratiques exotiques, outrancières et suicidaires de leur culture pour singer les moeurs spirituelles des autres. Et pourtant le philosophe Al-Farabi est claire: « Toute religion est la manifestation d’une culture donnée ».

E. Guimatsia

Magdeburg 22.04.2015


LE MEMBRE D’OR

L’année surpassée, lorsque j’étais président d’association, j’ai eu une idée qui s’est réalisée l’année passée. En réalité, on observait à l’époque une certaine inertie dès qu’il s’agissait des affaires de l’association. Des gens allaient à une réunion prévue durer deux heures avec deux heures de retard, d’autres snobaient systématiquement tous les rendez-vous tant dis que pour certains c’est le manque de volonté qui était devenu un véritable championnat. Pendant que les faits divers se multipliaient, on pouvait alors observer que les membres s’étaient tellement écartés de la norme qu’ils ont fini par normaliser l’écart. Je me suis donc demandé comment promouvoir les rares bons exemples? comment agrandir la communauté? et comment la construire? on a pris trop de temps pour comprendre que le problème de l’Afrique c’est le manque d’unité mais alors, allons-nous attendre le même nombre de temps pour commencer à les appliquer?

Pendant et après les activités qui animent la vie de la communauté, des membres particulièrement impliqués se plaignaient d’avoir tout fait tout seul, d’avoir travaillé plus durement et plus longuement que les autres et du coup, ceux d’entre eux qui nivellent vers le bas, quittaient leur position de classe pour se confondre à la masse. In fine, c’est l’image de l’association qui prenait de sérieux coups avec des activités dont la qualité et la quantité étaient toujours revues à la baisse. Mille et une solutions ont été proposées mais très peu ont réussi à sortir durablement les éternels absents de leur abstinence.  Après avoir étudié le fléau dans tout ses sens je me suis mis à la place de l’association et j’ai compris qu’il lui fallait un préservatif fiable, durable, ré-utilisable et adaptable contre l’impopularité qu’elle avait au près de ses membres. Lequel préservatif devrait aussi avoir des fonctions d’excitant pour amener ces derniers à s’investir de tout leur coeur sans compter les heures. C’est ainsi que je suis arrivé à la réunion un soir de 2013 avec l’idée de créer le grand prix qui sélectionne et célèbre le meilleur de nous chaque année (sur le plan du dévouement à, et/ou de la promotion de l’association). Certains l’ont trouvé inadaptée, d’autres trop osée mais ayant pris la peine au paravant d’exposer les deux faces de la médaille à mon bureau, ce dernier le trouvait réalisable et opportun. Tous les volontaires s’y sont mis: la communication, l’organisation des nomination, la recherche, les stratégies, les sponsors,.. etc et ce travail d’équipe a permis de nominer à l’unanimité les plus méritants. En somme, de longs mois de travail pour réaliser ce projet avec toute la solennité qu’il mérite.

Cette année mieux que celle d’avant, la durabilité de ce projet a été éprouvée. Le seul bémol c’est la fiabilité qui a un tout petit peu été écorché. En effet, la commission qui a publié la liste des nominés de cette année s’est constituée et a travaillé en catimini pour prononcer un verdict valable à l’infini. Tandis que certains déplorent la précipitation et le manque de consultation, d’autres s’indignent du fait que 66% des nominés sont des ex-membres du bureau et y voit une affaire louche. On verra rarement l’unanimité face à une liste de nominés. Actuellement aux USA c’est presque la même grogne en ce qui concerne les nominés des oscars 2015. Il y en a pour qui c’est la liste des nominés la moins diversifiée depuis 1997 avec 0% d’africains et 0% d’asiatiques dans les quatre catégories phares et suspectent une recrudescence du racisme. Dans tous les cas, chacun aurait aimé voir ou ne pas voir certains noms.

Il me plait bien de finir avec cette anecdote vécue lorsqu’on était sur le point d’achever le onzième point. Un membre se précipite sur la table armé d’un essuie-tout, la nettoie en disant:

– « J’espère qu’avec cet acte je serai moi aussi un jour nominé »

– « Persévère! » lui répondis-je

– « Je suis décidé et rien ne pourra m’arrêter » me répondit-il avec un sourire en coin.

Voilà l’exemple le plus simple du succès de cette initiative. Voilà comment en faisant le malin avec un sopalin on  se rapproche des gradins. Une idée simple, quelques bonnes volontés, un gros travail d’équipe, des membres qui suivent et soutiennent le projet, et hop, on change quelques mentalités, on s’encourage et on progresse. Je suis fier d’avoir été à l’origine de ce projet et je le serai encore plus si les générations futures en font quelque chose de plus grand et de plus spectaculaire: plus d’objectivité et de fiabilité, plus grande médiatisation, plus grande mobilisation des sponsors, meilleur décor (tapis rouge, photocall) bref un baromètre fiable des actions de l’association.

Questions

1. Quel autre solution peut au moins aussi efficacement et durablement lutter contre l’inertie dans une association où les membres vont du volontariat?

2. Quels sont les potentiels dangers que courent les intéressés si ce projet prend des proportions décrites dans la dernière phrase?

E. Guimatsia

Magdeburg 17.01.2015


L’ENFANT PENSANT

J’appelle l’enfant KiTi (rien à voir avec les series de Sinhronizovano!), il est âgé de 318 jours (seulement) et nous sommes au palais. Ces 3 points importants plantent le décor de la scène qui va sans plus tarder, étonner et égayer nos familiers. Que disait encore P. Corneille au sujet des âmes bien nées? En tout cas KiTi n’a pas attendu d’avoir 9874 jours pour jouer les premiers rôles dans les scènes.

J’ai accoutumé KiTi à dormir à 22h00. Il n’est pas souvent d’accord mais a-t-on si grand choix face à un père sévère? de toutes les façons ça fait déjà des centaines de nuits qu’il supporte (aux deux sens du terme) bon gré mal gré cette lubie paternelle. Parfois, comme hier j’étais obligé de l’accompagner jusqu’au fond du berceau et de lui faire quelque chose de doux et de berçant. Voici alors le petit génie qui se précipite de fermer les yeux mais qui a dit que fermer les yeux était synonyme de dormir? en tout cas, je me tire vers mon bureau avec la fierté d’avoir battu mon propre record en le faisant « dormir » en moins de 100 secondes. Je peux alors enfin me plonger dans les tas de travaux qui m’attendent sur le bureau car rien ni personne n’interfère. Le silence règne autour de moi et je sens que je vais tourner la page, c’est-à-dire écrire une nouvelle page.

Après à peine une demie heure, quand j’étais perdu dans les questionnements du mémoire, une onomatopée alarmante surgit de la chambre et je compris qu’au lieu de dormir, KiTi était en campagne de protestation et sacageait tout ce qu’il pouvait. N’ayant pas bien interprété le bref bruit, je me posais mille et une questions qui avaient toutes pour dénominateur commun d’incriminer le rebelle. Avant même que mon sang ne fit un tour, j’étais déjà dans la chambre et pendant le laps de temps de mon déplacement, je me demandais si j’allais faire « la grosse voix pas contente », « la grosse voix pas du tout contente » ou alors « la grosse voix très en colère ». Mais une fois face-à-face, le petit me tendit mon smartphone accompagné d’un sourire désarmant (je suis un papa sévère en sucre), je rénonce aux intentions rigoureuses et scrute ses alentours à la recherche de quelque chose de suspect: Rien! J’allume alors l’appareil et me rends compte que le bébé avait lancé l’application rad.io et écouté Balla Radio un instant avant de faire une pause. Et la baudruche se dégonfla après ce constat.

Bien que pendant les instants précédents je n’étais pas content, ce fut un plaisir de découvrir l’expérience de pensée chez le bébé. Dans la vie il n’y a pas que Charlie voici KiTi qui, toute contradiction gardée a:

– fait semblant de dormir pour éloigner papa;

– allumé le téléphone;

– débloqué le téléphone;

– lancé l’application rad.io et sélectionné Balla Radio;

– mis la radio en pause lorsque cette dernière était assourdissante;

– le sens de l’humour et montre ses deux dents à un papa ardent.

Après avoir admiré sa force de penser, dans cette série bien ordonnancée d’actions savantes, j’ai tiré une lecon de cette scène que je garde pour moi (la leçon et non la scène! :)). Je l’ai re-bercé (ha oui, qui fait vite fait deux fois), cette-fois en 15 minutes et il a dormi de vrai.

J’ai ensuite passé une bonne nuit de travail et une bonne nuit tout court.

Questions:

1. Quelles leçons tirez-vous de cette scène?

2. À l’aide de la méthode des 5 pourquoi, trouvez la motivation profonde du génie du petit

E. Guimatsia

Magdeburg, 13.01.2015


BONNE ANNÉE 1024+512+256+128+64+16+8+4+2+1!

Quoi de mieux comme cadeau de fin d’année à mes lecteurs que de lever le voile sur une des arnaques informatiques des temps modernes? C’est une affaire de bits et le titre présente la nouvelle année en somme des puissances décroissantes de 2. Allant de  la puissance 10 (10124) à la puissance 0 (1). La leçon d’aujourd’hui porte sur les bits et ses multiples. Vous savez, l’information étant le patient des informaticiens, ces derniers la quantifient en bit, qui est la quantité élémentaire de l’information. Ces bits représentés eux-mêmes par des chiffres dits binaires seront ensuite regroupés en puissances de deux. C’est beaucoup plus faciles pour eux (pour les informaticiens et non les bits!).

Les informaticiens d’antan n’avaient pas tenu compte des préfixes préexistants du système international qui eux sont regroupés en puissances de dix. Pour ne pas réinventer la roue, nos braves informaticiens ont vite fait de remplacer les puissances de dix par les puissances de deux les plus proches. Ainsi, 1 kilobit (kbit) = 1024 bits (2 puissance 10) au lieu de 1000  bits (10 puissance 3) comme le croirait le vulgum pecus. Un kilo était alors plus grand en informatique que partout ailleurs mais ca c’était avant. Pour mettre fin à cette situation de deux poids deux mesures, la Commission électrotechnique internationale (CEI) a publié en 1999 de nouveaux préfixes binaires. C’est ainsi que les Kibi, Mébi et consorts virent le jour. Ils sont là pour les multiples des puissances de deux afin que l’information (ou son espace) soit réellement et directement quantifiée. Les habitudes ayant la peau dure, personne ou presque n’utilise ces préfixes vieux d’au moins 15 ans. C’est ainsi que tous les jours on veut parler de Kibibit mais on dit kilobit. Ceci est plus flagrant chez les commerçants (fabricants) de mémoires de stockage qui continuent d’imprimer la capacité en puissance de dix. Conséquence: un disque dur par exemple sur lequel il est indiqué 400Go vaut seulement 372 Gi (Gibioctet). Vous voulez savoir comment ça se calcule? Suivez le guide et surtout faites-le confiance.

400Go = 400 000 Mo (Multiplication par 1000 puisqu’un Giga vaut 1000 Mega)

             = 400 000 000 Ko

             = 400 000 000 000 octet

             = 3 200 000 000 000 bits

En reconvertissant toutes les puissances de dix en puissances de deux on a:

3 200 000 000 000 bits = 400 000 000 octet

                                             = 390 625 000 Kio

                                             = 381 469,72 Mio  (Mébioctet)

                                             = 372,52 Gio (Gibioctet)

Jusqu’ici tout va bien. C’est-à-dire que d’un coté je lis 400Go et de l’autre 372Gio mais ce fameux « Gio » ne s’affiche dans aucune propriété d’aucune mémoire de stockage. En effet ce sont les systèmes d’exploitation qui donnent cette impression d’arnaque en convertissant les Gigaoctets en Gibioctet mais en écrivant toujours Gigaoctet. On se demande alors où est passée la différence (dans ce cas près de 28Go). Sachez que ce qui figure sur votre disque dur, CD ou Clé USB comme capacité est une unité que l’ordinateur ne connait que de nom. Lorsqu’il arrive le moment de travailler, il utilise ses propres unités c’est-à-dire ses puissances de deux. Aucune autre explication charlatanesque ne justifiera cette difference. Vous aurez beau formater et re-formater votre clé USB, cette différence restera constante. Ceci sera ainsi jusqu’au jour où les systèmes d’exploitation et les commerçants vont appliquer la nouvelle norme.

Questions:

1. Quelle est la capacité réelle (en Gio) d’une clé USB de 16Go?

2. Connaissez-vous un autre domaine où les unités, les normes ou les définitions créent une impression de tromperie?


COMMENT RENDRE LES ÉLÈVES +INTÉLLIGENTS ?

Le 07 décembre dernier, le site de Canal+ Afrique a publié un reportage dans son émission +D’Afrique. Ce dernier montrait les prouesses de la fameuse initiative Elan-Afrique à Yaoundé au Cameroun. L’organisation internationale de la francophonie (OIF),  l’agence française de développement (AFD) et le Ministère français des affaires étrangères et européennes à la base de cette initiative visent à améliorer la qualité et l’efficacité de l’enseignement primaire au Sud du Sahara. Le reportage qui m’a plutôt fait rire présente dès la 3ième seconde une salle de classe dans laquelle on lit sur les bancs: « Don de la France » (ce n’est pas anodin), tous les enfants interviewés portent des noms comme en France par exemple: Marie PULCHERIE et Joseph DESIRE comme s’ils n’avaient pas de patronyme ou alors comme si leur père s’appellerait M. PULCHERIE ou M. DESIRE. Le troisième élément intéressant de ce court métrage c’est l’unanimité avec laquelle tout le monde est très satisfait de l’initiative. Des Enfants aux parents, en passant par les enseignants, chacun exprime sa joie même s’il faut s’écarter des objectifs de l’initiative comme cet inspecteur de l’enseignement qui voit en elle « un retour aux sources qui ne dit pas son nom« . Si personne n’a osé critiquer l’initiative en publique (enfin selon ce reportage), je vais tenter d’exposer l’envers du décor et inviter tout ceux qui pensent autrement au débat.

Cette initiative est de prime à bord appréciable, si appréciable que j’aimerai qu’elle ne se limite pas au primaire mais aussi au secondaire et surtout au supérieur. Que le ministère français des affaires étrangères et l’OIF se déploient pour améliorer tout le système éducatif africain en traduisant et en enseignant tout le savoir jusqu’au niveau doctoral en Ewondo comme c’est le cas dans cette video. Hélas les initiateurs ne traitent de ce sujet qu’avec les ministères des enseignement de base et l’initiative a à peine commencé qu’elle est déjà plafonnée, bornée et condamnée à demeurer au primaire ça veut dire que personne n’attend entendre l’Ewondo dans un lycée camerounais. Pas de Baccalauréats encore moins de licences en Ewondo et pourtant en Afrique du Sud où il y a 11 langues officielles des langues africaines sont enseignées de la maternelle à la l’université. Là-bas, on y redige des thèses d’ingenieur et de doctorat en Xhosa, en Zoulou et dans bien d’autres langues locales. Les téléphones, les ordinateurs et tous les autres appareils numériques intègrent ces langues et il y a des gens extrêmement éduqués et très modernes en Afrique du Sud qui ne connaissent aucune langue étrangère tout comme il y a des individus du même acabit en France qui n’utilisent que le français comme langue. Comment se fait-il que subitement l’Ewondo jadis appelé « patois » (langue incompréhensible, grossière) et interdite dans les écoles coloniales est subitement devenue la langue qui stimule l’intelligence des jeunes écoliers et baisse le taux d’échec scolaire? En réalité, le français, qui ne figure pas dans le top 10 des langues les plus parlées au monde est en perte de vitesse et il faut dès aujourd’hui créer des projets qui l’inscrivent dans la durée. La majorité des francophones d’aujourd’hui vivant en Afrique, il est important de miser sur sa jeunesse car c’est cette dernière qui assurera (par ses productions littéraires) la survie du français. D’où le grand déploiement du ministère français des affaires étrangères et européennes. Bien qu’il y ait plus de germanophones que de francophones, les allemands voient les choses de la même manière mais n’ayant pas eu le même succès colonial que la France et ne disposant donc pas d’instrument tel que l’OIF, se concentrent sur les étrangers vivants sur leur territoire c’est ainsi que la même semaine, des politiciens allemands ont exigé que les étrangers parlent allemand entre eux en toute circonstances en privé tout comme à la maison en famille.

 Une autre motivation possible de ce bilinguisme Patois/Français est la conséquence directe de la montée des BRICS qui  sont plus riches et généreux, octroient de plus en plus de bourses aux étudiants africains, et sont surtout des amis (et non les prédateurs) naturels des africains compte tenu de leur histoire respectueuse fraternelle et pacifique, en tout cas moins barbare avec l’Afrique. En tout cas, au lieu d’avoir des écoles bilingues en Afrique Chinois/Français, Russe/Français ou même Turc/Français, il vaut mieux pour la France que ce soit Patois/Français, un patois qui n’est dans aucun système d’exploitation ça veut dire que lorsque les adolescents ou les adultes africains de demain voudront faire l’informatique ou tout simplement utiliser un appareil électronique, ils n’auront plus que le français à leur disposition et pour s’immigrer ou tout simplement nouer des partenanriats, ils ne pourront aller en majorité qu’en France (ou dans un pays francophone) au risque de perdre de précieuses années de leur vie à apprendre une autre langue. Entretemps, c’est la Francophonie qui gagne. Celle-ci va s’étendre et le pauvre « patois » qu’on prétend sauver aujourd’hui ne sera plus qu’un mirage, une guerre contre les langues émergentes plus prometteuses telles que le Turc, le Chinois ou le Russe. Cette cosmétique linguistique n’est pas là pour rendre les africains plus intelligents encore moins pour défendre les langues africaines. Comme on l’a vu avec les allemands, chaque prêtre prêche pour sa chapelle. Et si le ministère français des affaires étrangères, l’AFD et l’OIF veulent vraiment faire quelque chose pour les langues africaines, qu’ils aillent traduire tous les systèmes d’exploitation des ordinateurs, tablettes, téléphones portables et autres systèmes embarqués en ces langues, qu’ils ouvrent des écoles normales supérieures, des écoles de journalisme et des écoles d’ingénieurs dans ces langues dans tous les villages respectifs d’Afrique. Là on verra le grand amour de la France pour le succès des (écoliers) africains. Par contre si ces langues, qu’ils vilipendaient et appelaient « patois » sont condamnées à rester sur les ardoises cassées et les tableaux en béton des pré-adolescents, c’est tristement que j’aurais le sentiment que l’aboutissement reste l’épanouissement à peine voilé du français.

Questions:

1. La qualité et l’efficacité de l’enseignement au secondaire et au supérieur n’ont-elles pas aussi besoin d’être améliorées?

2. Cette initiative va-t-elle durer et surtout va-t-elle vraiment profiter à ses initiateurs?

E. Guimatsia

Magdeburg, 13.12.2014


Qui suis-je?

Eric Guimatsia c’est mon nom et la profession principale que j’ai choisi est celle d’informaticien je fais d’ailleurs des études dans cette spécialité. Au tour de ces dernières gravite cependant une pléthore d’autres activités que je mène en parallèle. Sur le plan pratique de l’informatique je suis entre autres administrateur des bases de données dans un ministère de l’état de la Saxe-Anhalt, développeur dans un institut de recherche et enseignant d’informatique à l’académie allemande des salariés. Sur le plan associatif je suis membre de plusieurs associations dont une association familiale à Berlin et une réunion des camerounais de Magdeburg. En dehors de cet aspect local, je m’engage aussi bien dans des associations internationales humanitaires ou écologiques comme par exemple FHOH, basée à Nürnberg où nous-nous sommes donné pour mission d’assister des orphelins de Lagos (Nigeria) et Amics de Mascarletprofils, un cercle d’amis dont les activités comprennent la réhabilitation et l’entretien d’une hutte située au fond du canyon Congost de Mont-Rebei (Espagne) à quelques kilomètres des Pyrénées et à la limite entre la Catalogne et la communauté autonome de l’Aragon; la préservation de cet environnement, la promotion de l’éco-tourisme et des sports de montagne dans cette région. Justement parlant de sport, je suis un passionné de formule 1 qui pratique entre autres l’athlétisme, l’alpinisme et la natation. Comme hobby j’aime bien la littérature, les langues et en dehors de mondoblog je suis également présent sur tous les réseaux sociaux en vogue.

J’ai des camarades, dont je suis relativement proche, de bonnes relations avec mes collègues, je m’entends bien avec mes coéquipiers, une vie familiale riche et profonde et des amis un peu partout. Toutes ces vies font de moi quelqu’un de très bavard car avant de passer à autre chose je dois rapidement dire tout ce que je pense de celle-ci. Je suis donc presque toujours entrain de communiquer. Même dans la nuit, lorsqu’on pense que je dors, je suis en réalité entrain de rêver… Mes blogs et les autres outils numériques me permettent d’échanger avec un nombre très important de personnes, sans avoir à payer un billet d’avion ou un ticket de train. J’ai souvent du mal à faire comprendre l’intérêt des réseaux sociaux à certains de mes interlocuteurs. J’ai beau leur expliquer ce que ces adresses virtuelles m’ont permis de découvrir, des gens formidables, des idées lumineuses, de progresser dans mon savoir faire et dans mes opinions. Je ressens une certaine peur de leur part. Malgré la simplicité et la beauté de Twitter, il semble toujours compliqué et peu attirant pour eux. Quant à moi, je reste un tweeteur engagé, lorsque je n’envoie pas mes propres tweets, je retweete les tweets des autres tweeteurs.

Sur le plan de la production littéraire, je ne suis pas aussi prolifique que ça d’une part parce que ce n’est pas mon domaine de prédilection et d’autre part parce que des billets appréciables ne se produisent pas par commande. Il ne serait donc pas particulièrement accablant de me suivre. Mes lecteurs auront assez de temps pour chaque leçon. Pour ce qui est du contenu je vais aller dans le sens du proverbe « la chèvre broute où elle est attachée » et comme certains confrères (blogueurs), je relate ce qui se passe ici, où je suis afin que ceux qui sont ailleurs tirent si possible des leçons de l’opinion d’un homme neutre des lieux, souvent différentes des productions du main stream.

E. Guimatsia

Magdeburg, 19.09.2014


Je vole le vélo que je love

bike_theftDans la capitale de l’état du Saxe-Anhalt, située sur les rives de l’Elbe, le relief plat est particulièrement propice à la pratique de la bicyclette. Que se soit pour les loisirs, le travail, le sport ou le transport, le vélo est une solution à la fois économique et écologique. Ce qui arrange entre autres les chômeurs, de plus en plus nombreux ici, et les défenseurs de l’environnement. En tout cas, les pistes cyclables mènent partout, aussi bien au ministère qu’à la mosquée. Ne parlons pas des écoles, des hôpitaux et des centres commerciaux, où trouver une place libre au parking à vélo relève le plus souvent de la gageure. S’il n’est pas souvent évident de trouver où se garer, il est encore plus difficile de retrouver son vélo à son retour car, contrairement à la baisse de l’activité et de l’emploi avec les licenciements effrénés, la fermeture en série des filiales commerciales et même des facultés dans les universités, la seule activité qui ne connait pas de rétropédalage à Magdeburg est celle du vol de vélo. C’est donc sans surprise qu’à l’issue de la course d’enquête publiées par geld.de l’an dernier, Magdeburg a augmenté les vols de 15,9%, détrônant la ville de Münster et caracolant en tête de liste avec un taux de jusqu’à 185% au dessus de la moyenne. Jusqu’à 10,75 vélos sont volés tous les jours, pour une population de 230 000 habitants.

Face à ce record, la question qui taraude tous les esprits indignés est celle de savoir : qui vole les vélos à Magdeburg? Pour répondre à cette question il est important de savoir ce qu’est, ou alors, ce qu’était Magdeburg. Autrefois, cette ville était située en l’Allemagne de l’Est et les traits de cette époque y sont encore visibles. Bien que l’hostilité d’antan soit aujourd’hui un peu mitigée, les étrangers ne représentent pas plus de 2% de la population. Le Saxe-Anhalt compte le pourcentage d’étrangers le plus bas sur les 16 états fédéraux de l’Allemagne. C’est en tout cas ce que nous apprend le quotidien régional Mitteldeutsche Zeitung dans son édition du 6 avril. Ce détail valait la peine d’être donné car dans beaucoup de quartiers, ici, « indigène » rime avec « indigent ».

Lorsqu’on apprend qui commet ces délits, on veut ensuite savoir comment réagissent les victimes ainsi que les pouvoirs publiques. Les premiers réagissent à la disparition de leur bicyclette en continuant leur balade à pied. Les adeptes de la loi du Talion, quant à eux, se vengent et piquent le prochain « biclo » que leurs yeux rencontrent. En ce qui concerne la police et la justice, il faut d’abord qu’elles soient au courant, c’est-à-dire qu’une plainte leur parvienne. Ensuite il faut encore apporter des éléments probants, comparaître et la suite connait souvent des rebondissements inespérés. De toutes les façons, l’article 248b du Code pénal est clair: toute personne prise en flagrant délit d’utilisation d’un vélo qui ne lui appartient pas, sans le consentement du légitime propriétaire, est passible d’une amende ou d’un emprisonnement d’une durée maximale de 3 ans. L’alinéa numéro 2 précise que même la tentative de vol est passible d’une peine. Seulement, à peine 10% des victimes portent plainte, ce qui pour certains est inutile car ils ont souscrit à une assurance vol et, du coup, c’est l’assureur qui paie les pots cassés.

Questions

1. Puisque « qui vole un oeuf volera un boeuf », que feront demain les voleurs de vélo d’aujourd’hui ?

2. Une page Facebook a a été créée pour annoncer les vols. Les blogueurs et les réseaux sociaux peuvent-ils juguler ce fléau de vol de vélo?