OBESERVATIONS

22 avril 2015

OBESERVATIONS

Le 8 mars dernier était comme c’est le cas ici depuis 1914, la journée internationale des droits des femmes. La célébration de cette journée ici est très impopulaire car les commerces ne proposent presque rien et les media n’en parlent presque pas, ce qui est d’ailleurs très surprenant car les industriels allemands, qui offrent systématiquement des biens et des services de consommation à des pareilles circonstances ont profondément changer le visage des journées telles que la saint Silvestre, la Saint Valentin ou encore l’Halloween. C’est aujourd’hui de véritables industries avec à chaque fois des gadgets en veux-tu en voilà, des offres à n’en plus finir dans l’hôtellerie, les voyages ou encore le show-biz pour ne citer que ceux-là. La journée internationale des droits des femmes quant à elle perd de plus en plus en pertinence et se range discrètement dans la désuétude surtout que les femmes se plaignent de moins en moins dans un pays dirigé depuis une décennie par une femme et dont le parlement est à 36,5% féminin. Du coup, cette journée vielle de plus d’un siècle n’est donc pour beaucoup qu’un simple symbole mieux pour l’histoire que pour l’industrie. De toute les façons cette année ça tombait un dimanche, il faisait beau et il fallait en profiter.

Ce dimanche-là, j’ai compris une fois de plus que les choses changent et si les réalités des femmes ont tant changé en seulement 100 ans, qu’en est-il de celles du monde en général depuis des millions d’années? Il y a surement eu beaucoup de changements qu’un texte millénaire immuable et dogmatique ne peut expliquer de manière raisonnable. De peur que l’ennui ne prenne le dessus sur le désennui, j’ai préféré la nature au détriment des salles obscures. En effet, c’est dans le parc zoologique de Magdeburg que j’ai passé cette journée. Pas moins de 6 heures d’horloge à découvrir mes congénères terriens, à les voir se déplacer, se nourrir et chacun dans un décor singulier bien délimité qui lui rassure et lui garantie un épanouissement maximal.  Dès l’entrée du Parc, le visiteur est accueilli dans le berceau de l’humanité c’est-à-dire avec un terrier d’Afrique dans lequel vit une population des Suricates venue de là-bas. Puisqu’il faisait beau comme en Afrique, toute la famille de Suricates était dehors. Prochain terrier, prochain continent, on va dans un écosystème de l’Empire du milieu à la découverte des rongeurs de la Chine profonde: Les tamiops. Des senteurs des ces rongeurs au boucan des toucans, en passant par les fauves, les pachydermes, les reptiles et même les animaux aquatiques, on a fait le tour du monde sur 16 Hektar.

En observant cette diversité, j’ai remarqué quelque chose d’à la fois banal et surprenant. Banal parce que peu importe l’endroit où l’on rencontre un python, on s’attend à le voir ramper et il rampe. L’apprivoisement ne change rien sur la reptation. Et incroyable parce que chez les animaux, chacun voit midi à sa porte. Ce que beaucoup d’Hommes ne font plus. Un éléphant ne peut quitter sa forêt africaine et s’épanouir en Allemagne si et seulement s’il amène avec lui l’essentiel de son biotope africain et maintien son comportement alimentaire. Si le changement est radical il ne se retrouve plus et meurt ou devient maigre, triste, maladif, bref pas bon pour un parc. Fassbinder disait « Ce qu’on est incapable de changer, il faut au moins le décrire. » et c’est pourquoi je décris la gaité et l’activité des animaux qui tranchent malheureusement avec le cafard dans lequel certains immigrés (sur)vivent ici.

Si l’Homme est un animal doué de raison pourquoi tandis que les autres animaux appliquent les lois cosmiques, qui régissent la vie équilibrée, certains ont toujours tendance à les oublier au dépens de leur épanouissement? Il n’y a que l’Homme qui force la rupture entre sa nature et sa culture et pourtant l’univers a ses lois et quiconque s’y oppose s’expose à la psychose. Lorsque l’on voit un Arabe, on s’attend à ce qu’il soit musulman et dès que l’on a vu une Bantou, on devrait avoir en face de nous des cheveux crépus. Est-ce toujours le cas? Ceux qui tordent le cou à leur culture ignorent que les lois cosmiques sont des lois d’harmonie universelle. Elles rassemblent en symbiose tous les éléments pour nous permettre de nous débarrasser de nos peurs et de nos doutes car tout être vivant doit se sentir bien dans la nature aussi longtemps qu’il ne torpille pas sa nature. C’est cette authenticité qui ouvre les portes à une spiritualité épanouie, à une grande sérénité et à une acceptation de notre place dans l’univers. Les oiseaux qui animent musicalement le parc le font aussi bien que leurs frères restés dans leur région d’origine parce qu’ils sont restés eux-mêmes dans leur alimentation et dans leur mode de vie naturel. Dans le champs spirituel c’est la débandade totale, certains immigrés qui sont venus pour la plupart d’eux-mêmes (et non encagés comme ces animaux) se livrent à des pratiques exotiques, outrancières et suicidaires de leur culture pour singer les moeurs spirituelles des autres. Et pourtant le philosophe Al-Farabi est claire: « Toute religion est la manifestation d’une culture donnée ».

E. Guimatsia

Magdeburg 22.04.2015

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