LE MEMBRE D’OR

17 janvier 2015

LE MEMBRE D’OR

L’année surpassée, lorsque j’étais président d’association, j’ai eu une idée qui s’est réalisée l’année passée. En réalité, on observait à l’époque une certaine inertie dès qu’il s’agissait des affaires de l’association. Des gens allaient à une réunion prévue durer deux heures avec deux heures de retard, d’autres snobaient systématiquement tous les rendez-vous tant dis que pour certains c’est le manque de volonté qui était devenu un véritable championnat. Pendant que les faits divers se multipliaient, on pouvait alors observer que les membres s’étaient tellement écartés de la norme qu’ils ont fini par normaliser l’écart. Je me suis donc demandé comment promouvoir les rares bons exemples? comment agrandir la communauté? et comment la construire? on a pris trop de temps pour comprendre que le problème de l’Afrique c’est le manque d’unité mais alors, allons-nous attendre le même nombre de temps pour commencer à les appliquer?

Pendant et après les activités qui animent la vie de la communauté, des membres particulièrement impliqués se plaignaient d’avoir tout fait tout seul, d’avoir travaillé plus durement et plus longuement que les autres et du coup, ceux d’entre eux qui nivellent vers le bas, quittaient leur position de classe pour se confondre à la masse. In fine, c’est l’image de l’association qui prenait de sérieux coups avec des activités dont la qualité et la quantité étaient toujours revues à la baisse. Mille et une solutions ont été proposées mais très peu ont réussi à sortir durablement les éternels absents de leur abstinence.  Après avoir étudié le fléau dans tout ses sens je me suis mis à la place de l’association et j’ai compris qu’il lui fallait un préservatif fiable, durable, ré-utilisable et adaptable contre l’impopularité qu’elle avait au près de ses membres. Lequel préservatif devrait aussi avoir des fonctions d’excitant pour amener ces derniers à s’investir de tout leur coeur sans compter les heures. C’est ainsi que je suis arrivé à la réunion un soir de 2013 avec l’idée de créer le grand prix qui sélectionne et célèbre le meilleur de nous chaque année (sur le plan du dévouement à, et/ou de la promotion de l’association). Certains l’ont trouvé inadaptée, d’autres trop osée mais ayant pris la peine au paravant d’exposer les deux faces de la médaille à mon bureau, ce dernier le trouvait réalisable et opportun. Tous les volontaires s’y sont mis: la communication, l’organisation des nomination, la recherche, les stratégies, les sponsors,.. etc et ce travail d’équipe a permis de nominer à l’unanimité les plus méritants. En somme, de longs mois de travail pour réaliser ce projet avec toute la solennité qu’il mérite.

Cette année mieux que celle d’avant, la durabilité de ce projet a été éprouvée. Le seul bémol c’est la fiabilité qui a un tout petit peu été écorché. En effet, la commission qui a publié la liste des nominés de cette année s’est constituée et a travaillé en catimini pour prononcer un verdict valable à l’infini. Tandis que certains déplorent la précipitation et le manque de consultation, d’autres s’indignent du fait que 66% des nominés sont des ex-membres du bureau et y voit une affaire louche. On verra rarement l’unanimité face à une liste de nominés. Actuellement aux USA c’est presque la même grogne en ce qui concerne les nominés des oscars 2015. Il y en a pour qui c’est la liste des nominés la moins diversifiée depuis 1997 avec 0% d’africains et 0% d’asiatiques dans les quatre catégories phares et suspectent une recrudescence du racisme. Dans tous les cas, chacun aurait aimé voir ou ne pas voir certains noms.

Il me plait bien de finir avec cette anecdote vécue lorsqu’on était sur le point d’achever le onzième point. Un membre se précipite sur la table armé d’un essuie-tout, la nettoie en disant:

– « J’espère qu’avec cet acte je serai moi aussi un jour nominé »

– « Persévère! » lui répondis-je

– « Je suis décidé et rien ne pourra m’arrêter » me répondit-il avec un sourire en coin.

Voilà l’exemple le plus simple du succès de cette initiative. Voilà comment en faisant le malin avec un sopalin on  se rapproche des gradins. Une idée simple, quelques bonnes volontés, un gros travail d’équipe, des membres qui suivent et soutiennent le projet, et hop, on change quelques mentalités, on s’encourage et on progresse. Je suis fier d’avoir été à l’origine de ce projet et je le serai encore plus si les générations futures en font quelque chose de plus grand et de plus spectaculaire: plus d’objectivité et de fiabilité, plus grande médiatisation, plus grande mobilisation des sponsors, meilleur décor (tapis rouge, photocall) bref un baromètre fiable des actions de l’association.

Questions

1. Quel autre solution peut au moins aussi efficacement et durablement lutter contre l’inertie dans une association où les membres vont du volontariat?

2. Quels sont les potentiels dangers que courent les intéressés si ce projet prend des proportions décrites dans la dernière phrase?

E. Guimatsia

Magdeburg 17.01.2015

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