BONNE ANNÉE 1024+512+256+128+64+16+8+4+2+1!

30 décembre 2014

BONNE ANNÉE 1024+512+256+128+64+16+8+4+2+1!

Quoi de mieux comme cadeau de fin d’année à mes lecteurs que de lever le voile sur une des arnaques informatiques des temps modernes? C’est une affaire de bits et le titre présente la nouvelle année en somme des puissances décroissantes de 2. Allant de  la puissance 10 (10124) à la puissance 0 (1). La leçon d’aujourd’hui porte sur les bits et ses multiples. Vous savez, l’information étant le patient des informaticiens, ces derniers la quantifient en bit, qui est la quantité élémentaire de l’information. Ces bits représentés eux-mêmes par des chiffres dits binaires seront ensuite regroupés en puissances de deux. C’est beaucoup plus faciles pour eux (pour les informaticiens et non les bits!).

Les informaticiens d’antan n’avaient pas tenu compte des préfixes préexistants du système international qui eux sont regroupés en puissances de dix. Pour ne pas réinventer la roue, nos braves informaticiens ont vite fait de remplacer les puissances de dix par les puissances de deux les plus proches. Ainsi, 1 kilobit (kbit) = 1024 bits (2 puissance 10) au lieu de 1000  bits (10 puissance 3) comme le croirait le vulgum pecus. Un kilo était alors plus grand en informatique que partout ailleurs mais ca c’était avant. Pour mettre fin à cette situation de deux poids deux mesures, la Commission électrotechnique internationale (CEI) a publié en 1999 de nouveaux préfixes binaires. C’est ainsi que les Kibi, Mébi et consorts virent le jour. Ils sont là pour les multiples des puissances de deux afin que l’information (ou son espace) soit réellement et directement quantifiée. Les habitudes ayant la peau dure, personne ou presque n’utilise ces préfixes vieux d’au moins 15 ans. C’est ainsi que tous les jours on veut parler de Kibibit mais on dit kilobit. Ceci est plus flagrant chez les commerçants (fabricants) de mémoires de stockage qui continuent d’imprimer la capacité en puissance de dix. Conséquence: un disque dur par exemple sur lequel il est indiqué 400Go vaut seulement 372 Gi (Gibioctet). Vous voulez savoir comment ça se calcule? Suivez le guide et surtout faites-le confiance.

400Go = 400 000 Mo (Multiplication par 1000 puisqu’un Giga vaut 1000 Mega)

             = 400 000 000 Ko

             = 400 000 000 000 octet

             = 3 200 000 000 000 bits

En reconvertissant toutes les puissances de dix en puissances de deux on a:

3 200 000 000 000 bits = 400 000 000 octet

                                             = 390 625 000 Kio

                                             = 381 469,72 Mio  (Mébioctet)

                                             = 372,52 Gio (Gibioctet)

Jusqu’ici tout va bien. C’est-à-dire que d’un coté je lis 400Go et de l’autre 372Gio mais ce fameux « Gio » ne s’affiche dans aucune propriété d’aucune mémoire de stockage. En effet ce sont les systèmes d’exploitation qui donnent cette impression d’arnaque en convertissant les Gigaoctets en Gibioctet mais en écrivant toujours Gigaoctet. On se demande alors où est passée la différence (dans ce cas près de 28Go). Sachez que ce qui figure sur votre disque dur, CD ou Clé USB comme capacité est une unité que l’ordinateur ne connait que de nom. Lorsqu’il arrive le moment de travailler, il utilise ses propres unités c’est-à-dire ses puissances de deux. Aucune autre explication charlatanesque ne justifiera cette difference. Vous aurez beau formater et re-formater votre clé USB, cette différence restera constante. Ceci sera ainsi jusqu’au jour où les systèmes d’exploitation et les commerçants vont appliquer la nouvelle norme.

Questions:

1. Quelle est la capacité réelle (en Gio) d’une clé USB de 16Go?

2. Connaissez-vous un autre domaine où les unités, les normes ou les définitions créent une impression de tromperie?

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